26 août 2013

Les pousse-moussus



Lorsque j'ai repris le train hier pour revenir de Nancy, avec le coeur gros comme d'habitude, j'ai été interpellée par le nombre incroyable de sacs avec imprimé camouflage qui tentaient de se faire une petite place dans les casiers à bagages. Ces sacs étaient accompagnés de jeunes gens aux cheveux ras. Pas de doute, ça sentait le militaire à plein nez.... 

Ça m'a rappelé des souvenirs lointains. Quand j'habitais encore à Metz, celle-ci était toujours une ville de garnisons. Quand tu disais que tu venais de Metz, tu avais toujours quelqu'un pour dire un truc du genre "ah, je connais, j'ai fait mon service militaire là-bas", avec après le souvenir qui allait avec, plus ou moins heureux en fonction de ce dont la personne se souvenait. 

A cette époque-là, lorsque nous allions voir mon père en région parisienne pendant les vacances, ma soeur et moi prenions le train. Un train où parfois c'était des voitures comme aujourd'hui (là, c'était chouette, un "Corail" ça s'appelait) ou alors encore régulièrement des trains à compartiments, avec 8 places face à face, une porte qui coulisse et où tu fumais par des petites fenêtres dans le couloir. Il n'était pas possible de savoir à l'avance quel type de train ce serait et nous étions toujours un peu angoissées sur le quai en attendant. On n'aimait pas trop les compartiments parce qu'on ne savait jamais avec quel type de voyageurs on serait.
Il me semble aussi me rappeler que ma mère n'était pas fana des retours vers Metz le dimanche soir, car en période de retours de congés, les bidasses étaient super nombreux et nous... deux jeunes filles (petites filles même), sans défense, innocentes. Elle avait peur. C'est vrai que des fois, ils étaient un peu avinés ou plutôt "embièrés", que ça parlait fort et que ça riait gras, on entendait des "hé Mademoiselle !" qui nous faisaient immédiatement plonger le nez vers nos chaussures. Ceci étant, nous n'avons jamais eu de soucis.

Aujourd'hui, plus de service militaire donc ce sont des engagés. Hier soir, il n'étaient pas embièrés mais se racontaient leurs vacances, le nombre de filles qui étaient passés entre leurs mains, le nombre de râteaux pris aussi, les jeux téléchargés et les cartouches de cigarettes achetées en Espagne ou en Duty free.
Destination St Maixent l'Ecole (Ecole des sous-officiers d'Active) (la moité du TGV s'est vidé) ou Rochefort (Ecole de formation des sous officiers de l'Armée de l'air).

C'est bizarre mais ça m'a fait tout drôle, comme un retour en arrière curieux. Les énormes sacs camouflages, les jeunes gens aux cheveux ras...Comme une parenthèse dans l'espace temps. Rassure-toi, je pense qu'ils me voyaient plus comme leur grande-soeur (pour ne pas dire leur mère. Nan. Pas leur mère quand même !) que comme une proie de drague potentielle ;-)

Des pousse-moussus.


Tu sais pourquoi je les appelle comme ça ? Parce que quand mon père était militaire, y'avait une émission de télé pour les enfants qui s'appelaient les Quat' z'amis et un jour ma mère le voyant tout de vert kaki vêtu lui a dit "on dirait Pousse-moussu". C'était le petit personnage au-dessus. 
Depuis, chez nous, les militaires en kaki s'appellent des pousse-moussus...

Et sinon, aujourd'hui Ninou-ma-soeur a trente-dix ans.
Je t'aime pupuce.



7 commentaires:

  1. Chris (aka Paquita Chocolatera)26/8/13

    Bon anniversaire à Ninou-ta-soeur.
    Il y a peu, j'ai eu "thuit ans", ça fait 4 ans que j'ai "thuit" ans :D.
    J'ai connu les trains de pousse-moussus et j'ai réussi à en étonner quand ils découvraient que j'étais moi-même de la partie (mais sans le sac camouflé).
    A Rochefort, il y a aussi des pousse-moussus bleus. Il m'est arrivé d'en faire partie pour leur enseigner les bases du métier, dans le domaine administratif.

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  2. DOMINIQUE26/8/13

    Pau aussi était un nid de pousse-moussus. Un peu galère pour une jeune fille en Solex, qui attend à un feu rouge, avec, à côté, tout un camion kaki rempli de jeunes bidasses. De quoi brûler ce satané feu.
    J'ai acquis la tactique, enfin le réflexe de regarder mes pieds, le goudron, le feu fixement, avec l'envie d'être loin, mais loin... et aussi écarlate que le feu, bien sûr.
    Et, comme toi, tu pouvais parler de Pau à n'importe qui, "ah oui, belle ville, j'y ai passé mon brevet parachutiste". Au moins on ne te disait pas "hein, quoi, Pô, c'est en Italie ?".

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  3. Smouik26/8/13

    Quelle jeune fille (d'une certaine époque bien sûr) n'a pas rougi aux sifflets ou remarques de jeunes bidasses en permission ??
    Quand je m'en plaignais, ma mère me répondait : le plus dur, tu verras, c'est quand on ne te sifflera plus... ;-)

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  4. DOMINIQUE26/8/13

    Smouik, on a eu la même ! J'avoue que je ne regrette pas ce temps où les garçons me sifflaient dans la rue.
    Faut que c'était il y a très très longtemps...

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    1. Smouik26/8/13

      :)... Ce qui est drôle, c'est de se remémorer l'air dégagé (qui ne devait tromper personne)qu'on essayait d'arborer dignement !!

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    2. DOMINIQUE26/8/13

      Pfouh, rien que d'essayer de me revoir... digne mais empêtrée.
      Et ce que tu me dis réveille exactement le moment et l'endroit où j'ai le plus "souffert" (faut pas exagérer) de ces commentaires et sifflets de jeunes recrues qui avaient le courage du nombre. En un mot comme en cent, un grand moment de solitude !

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  5. Je suis un peu charrette pour répondre....
    Mais des bisous quand même !

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