25 nov. 2011

Vendredi, c'est kiwi :-)

Putain, j'te jure, cette semaine, j'ai vraiment cru qu'la vie c'était un kiwi ! Bon, un peu amer, un peu acide... des fois super sucrés, comme la vie quoi ! Ok, ça fait poésie philosophique à deux balles, on se croirait dans une chanson d'Amel Bent. Passons. Allez, c'est parti...


La vie, je sais pas trop si c'est un kiwi des fois.... Le week-end dernier, dans une petite ville à côté de mon encore plus petit patelin, il y avait une "journée de la gratuité". Le principe est simple : tu apportes ce que tu veux (fringues, vaisselle, mobilier, jouets, ....) et tu remportes ce que tu veux, même si tu n'as rien apporté. Comme un vide-grenier gratuit. Tip top, avec Crapaud-poilu, on fait du tri dans les placards et mine de rien, on remplit la bagnole, même obligés d'enlever les sièges arrière. Arrivés sur place, il y a un monde fou et c'est un peu flippant. On décharge la voiture au fur et à mesure et on pose les objets sur des tables sous une tente. Je me dirige vers la table "Jeux et jouets" où il n'y a pas grand chose. J'ai à peine le temps de poser des boites de jeu de société que des gens les prennent. C'est pour ça que la table est vide, pas mal de monde récupère tout de suite. Une jeune femme s'approche, avec deux petits enfants alors que j'attrape le sac des dernières peluches qui restaient à la maison, rescapées de l'enfance de mon fils. Je les pose sur la table, le petit garçon tend la main vers un gros lapin blanc, encore tout doux, puis la retire vite. Je lui fais un sourire et je lui tends, sa Maman me regarde avec un air gêné, je fais un sourire aussi. Elle dit alors à son fils "vas-y, tu peux le prendre". Le regard du gosse à ce moment-là, c'était un super méga kiwi. Le visage de la mère, entre désespoir et reconnaissance, faisait que le kiwi, il passait mal dans ma gorge un peu serrée. La petite soeur a pris un doudou-renard et aussi un autre doudou-poussin. Un autre garçon, le poisson 'bubulle' qui avait accompagné mon crapaud plusieurs années, et il est parti en courant vers son père, qui a remercié de loin. Tout ce que nous avions apporté est parti en quelques minutes. Ce qui n'était pas du tout kiwi, c'est que les gens qui venaient là n'étaient pas des brocanteurs en mal de stock, venus faire le plein pour les prochains vide-greniers. Les gens qui étaient là étaient vraiment des pauvres gens, sans moyen, venus chercher des trucs pour le Noël de leur gosse, pour s'habiller ou s'équiper. Dans nos campagnes, en province, la misère, on ne la voit pas souvent. Ou en tout cas, je n'avais pas conscience forcément qu'elle était là, si près de moi. L'initiative était super kiwi. Le fait qu'on doive la prendre, pas kiwi du tout.
Crapaud-poilu a été un peu brassé aussi par tout ça, et je trouve que ça lui fait pas de mal de se confronter un chouia à la réalité. Je ne doute pas qu'il redescendra sur terre très vite, en mettant sur sa liste de cadeaux le dernier jeu trop méga cool de la DS 3D, mais en attendant, il a vu que pour certaines personnes, la vie, c'était vraiment pas un kiwi.

J'ai cru qu'la vie c'était un kiwi quand je suis allée visiter avec Chouchou un salon-exposition-ventes de 160 artistes.  J'adore ça trainasser dans les allées pour regarder des peintures et des sculptures. J'adore me demander si je trouve ça beau, j'adore ne pas avoir à me le demander. Comme d'hab, Chouchou avance au pas de course et moi, je glande, je scrute, je détaille. On se perd dans les allées, je m'en fous, il partira pas sans moi de toute façon. J'ai voté pour mon artiste préféré, Chouchou pour le sien. On regrette de ne pas avoir plus de sous pour s'acheter une toile. On s'en est déjà offert deux, depuis qu'on est ensemble, des oeuvres originales, et quand on peut le faire, financièrement, on aime beaucoup. C'est pas souvent. C'est kiwi quand ça arrive.

Et puis la vie, c'est un vrai kiwi quand le dimanche matin, sous le prétexte d'aller acheter du pain pour le déjeuner, j'en profite en douce pour m'offrir un pain au chocolat, encore tiède. Je le mange tout doucement dans la rue, pas dans la voiture parce que les miettes sont des balances, elles disent tout rien que par leur présence. J'ai les doigts un peu graisseux, la bouche aussi. Je m'essuie les lèvres avec un petit mouchoir, et je rentre à la maison l'air innocent. Tu diras rien, hein ?

Allez, des bises.

6 commentaires:

  1. Douchka de chez Catbibi25/11/11

    C'est triste mais tu as raison il ne faut pas se voiler la face et la plupart de ces familles ne se plaignent pas Merci de nous le rappeler!!

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  2. DOMINIQUE26/11/11

    Banque alimentaire aujourd'hui, les enfants. Boîtes de conserves de légumes, de fruits, huile, pâtes, etc...
    Remplissez votre caddy.
    A chaque fois que je donne mes colis aux bénévoles, j'ai les larmes aux yeux. Et l'Europe qui voulait couper les subventions... on marche sur la tête.

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  3. @DOMINIQUE : c'est fait ! J'arrive des courses et j'ai rempli mon petit sac... en pensant aux gens qui récupéreront ces produits, en me disant que ça peut aussi m'arriver. Merci de le rappeler...

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  4. "Mamaaaaaan, d'où il vient le chocolat coincé entre tes dents là ????"

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  5. Bon ben tu m'as fait chialer, c'est malin faut que j'aime bosser maintenant... Parce que moi j'aila chance d'avoir un taf.

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  6. @Agoaye : c'est pas faux, ça pourrait arriver, sauf qu'il dort encore l'ado à cette heure là ; mais comme il est un peu gaffeur... on n'est pas à l’abri !

    @stellablue : viens, j'ai des mouchoirs ;-) ♥

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