8 août 2011

J'avais rendez-vous avec David Guetta

Depuis des mois, j’attendais ça. En février dernier, au prix de manipulations interminables sur Internet (ouverture de plusieurs fenêtres simultanées, passage par des files d’attente virtuelles avec plus de 574 personnes devant moi), j’avais réussi à avoir 3 places à un prix raisonnable.  
Pour ZE soirée aux Francofolies de La Rochelle, où le programme était magique pour une dingue de dance comme moi : Yelle, Martin Solveig, Philippe Katerine, Stromae et DAVID GUETTA.
M’en fous de tous les détracteurs qui critiquent le DJ blondinet et surtout businessman plutôt qu’artiste, moi j’aime ça me tortiller sur les tubes qu’on voit sur MTV et qu’on entend à la radio. M’en fous d’être l’objet du bombardage médiatique de trucs cent mille fois entendus, ni de ne pas être à la pointe d’autres musiques pseudo confidentielles.
Moi, j’aime ça David Guetta.

Donc, nous y sommes, samedi 19h30 : on entre sur l’esplanade, c’est déjà commencé, Yelle est sur scène et le contraste est saisissant entre sa tenue et la mienne. Elle porte une combinaison hyper moulante, rouge avec des petits dessins noir (je ne vois pas vraiment ce que c’est, vu que je suis vraiment loin, et contente de ne pas être tassée avec les furieux devant). Et c’est tout, rien d'autre. Sur les écrans géants, quand elle est de dos, on voit un soupçon de tanga à travers. Ça doit être sacrément fin.
Et moi, donc : couverte de plusieurs épaisseurs de fringues, selon la théorie bien connue des différentes couches aussi baptisée « stratégie de l’oignon ». Tee-shirt à manches longues, robe, imperméable façon Columbo (R.I.P.), grand paréo qui fait office d’écharpe et un chapeau. Ah, oui, j’ai oublié de dire que contrairement aux précédentes soirées du festival, ce soir, la météo est dégueulasse. Il fait froid, il crachine, y’a du vent.

Yelle hurle "On s’en fout du crachin, on est des Bretons". Ah bon ? La Rochelle, c’est breton ? Même si toi, tu es bretonne, moi, ça me fait chier la pluie qui mouillasse. Mais je suis là pour la fête ! On se déchaîne avec Crapaud-poilu (mon fils) sur "Je veux te voir dans un film pornographique, en action avec ta bite….". Mon fils connaît TOUTE la chanson par cœur. Ouais, en entier.
Yelle termine son show et on attend Martin Solveig. Après moult tergiversations, Crapaud-poilu et moi finissons par nous séparer, moi je reste sous la pancarte MTV, qui donne un point de repère si toutefois Chouchou décide un jour de nous rejoindre (pour l’instant, il boit des coups dans son resto préféré) ; Crapaud-poilu recule plus en arrière pour « mieux voir ». En fait, on voit rien de toute façon.
Martin arrive, avec Lafaille et deux poulettes. Ça déchire la musique, je danse toute seule avec des milliers d’autres tout-seul. C’est génial, on s’envoie des textos, on kiffe, j’adore.
Martin finit son set à son tour. Et là, l’enfer commence. Le gentillet crachin breton se transforme en pluie drue, glacée, pénétrante. Nous finissons par tous nous retrouver, le mouflet, son père, les copains, près du bar, transpercés par cette pluie odieuse. En vingt minutes, nous sommes trempés, glacés jusqu’aux os et nous prenons tous les trois ensemble la décision : on se casse.

"La sortie est définitive" nous prévient le molosse de l’entrée. Déchirement, renoncement, adieu David. Mais je ne peux pas t'attendre encore deux heure trente sous cette météo, même si je t’adore. Nous nous réfugions chez Phiphi (le resto favori), où nous arrivons dégoulinants. Encore plein de textos avec des copains-ines : oui j’ai renoncé, oui il pleut trop, oui, même mon string est à tordre. Les tempos assourdis de Katerine, puis de Stromae nous parviennent. On dîne au chaud, on boit un coup de blanc. Du silence, dernier changement de scène sans doute. Et là, waow, d’un coup, ça envoie du lourd, le son fait vibrer les parois du resto. Il est sur scène.
La pluie s’est arrêtée bien entendu. Peut-être aurait-on dû patienter ? Non, nous avions vraiment trop froid. On quitte le restaurant et on retourne vers l’entrée de l'esplanade, en dansant un peu dans la rue (enfin moi surtout). Des gens attendent, je me dis que je vais essayer quand même de ré-entrer. Je prends un air gentil, tente un pauvre sourire et présente mon ticket. " Il faut une carte d’identité, Madame ". Ben, j’en n’ai pas. Tout est resté dans mon sac, dans le coffre de la voiture. Je retourne, penaude, vers Chouchou. " Mais moi je l’ai ! ". Et là, miracle, un coup de bol, Monsieur Molosse a un soupçon d’humanité et a pitié de nous et nous laisse retourner au concert. Géant !
Que dire ? Des lumières déchirent la nuit, les basses aussi, on voit une minuscule silhouette juchée sur une espèce de podium aux néons roses. De temps en temps, la minuscule silhouette parle. Bon, vaut mieux pas. Il n’a pas beaucoup de conversation David, il répète trois fois la même chose sans intérêt. Mais quand il remixe ses propres tubes pour en faire de nouvelles versions, encore plus dansantes, on s’en moque. Tais-toi, et fais nous danser.
On reste en arrière, le tiers de l’esplanade s’est vidé. ALORS ON DANSE. Jusqu’au bout, jusqu’aux dernières notes, et on chante à hurler, à se bouffer les cordes vocales. Et on attrape les petits papiers brillants qui volent jusqu’à nous après avoir explosés dans une gerbe étincelante, comme dans une finale de coupe du monde. Je kiffe. Je suis contente.

C'était le dancefloor, sur le vieux port… 

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